domingo, 12 de mayo de 2024

PASCAL QUIGNARD (1948): RUINAS (2024)

 Pascal Quignard

Ruines - Ruïnes

Comment peut-on être orphelin d’une ville qu’on n’a pas vue debout ? 
J’ai passé mon enfance dans les décombres d’un port entièrement détruit. 
Il fallut attendre sept ans avant que la ville commence à se dresser de nouveau face à la mer.


Com podem esdevenir orfes d’una ciutat que no hem arribat a veure dempeus? 
Vaig passar la meva infantesa entre les ruïnes d’un port completament destruït.
Vam haver d’esperar set anys fins que la ciutat va començar a aixecar-se de nou davant el mar.


Celui qui commence à vivre dans les ruines,
dans les ruines devant lui, jusqu’à la mer, les galets, le vent,
dans les ruines derrière lui, jusqu’à la colline et la falaise nue, 
est voué à un deuil même s’il n’a pas eu l’expérience de la destruction.


Aquell qui comença la seva vida entre les ruïnes,
entre les ruïnes davant seu, fins al mar, les pedretes, el vent,
entre les ruïnes darrere seu, fins al turó i el penya-segat nu,
està condemnat a passar un dol encara que no hagi experimentat la destrucció.


Il la ressent sans la comprendre. 
Il en reçoit l’impression douloureuse sans qu’il en ait perçu la cause. 
Il n’a jamais vu de murs d’aplomb. 
Il n’a jamais vu de quais qu’explosés. 
Il n’a jamais connu de maisons entières.


La pateix sense entendre-la. 
Rep la sensació de dolor sense identificar-ne la causa.
No ha vist mai murs aplomats. 
No ha vist molls que no fossin destruïts per una explosió.
No ha conegut mai cases senceres.


Qu’est-ce qu’une ruine ? La laisse de la guerre. 
Qu’est-ce qu’une laisse ? L’espace du rivage que la mer abandonne chaque jour, en se retirant.
Il est, dans chaque lieu, une grève où l’Histoire se retire. 
Une espèce de trou dans les arbres de la Nature, où le silence s’est fait.


Què és una ruïna? El voral de la guerra. 
Què és un voral? L’espai de la riba del mar que l’aigua abandona cada dia, quan es retira. 
A tot arreu hi ha una platja on la història es retira. 
Una mena de forat als arbres de la natura, on s’ha fet el silenci.


Où est la maison d’enfance dans les décombres ?
Qui m’a tenu dans ses bras ?
Qui se tait ?


On és la casa de la infància entre els enderrocs? 
Qui m’ha tingut als seus braços?
Qui calla?


Les remorqueurs, dans le port du Havre, épargnés par les bombes, on les appelait des abeilles


Dels remolcadors, al port de Le Havre, respectats per les bombes, en dèiem abelles.


Où est la ville derrière la ville ? Où se dédouble-t-elle ? 
Devant la ville, quelle silhouette ? 
Derrière la ville, quel vide ?


On és la ciutat darrere la ciutat? On es desdobla?
Davant la ciutat, quina silueta? 
Darrere la ciutat, quina buidor?


Certains abîmes de souffrance sont 
inélaborables. 
D’autres constituent des fenêtres étranges.


Alguns abismes de patiment són   
impossibles de construir.  
D’altres formen finestres estranyes.


Quand je revins de l’armée, l’université m’offrit un poste. J’enseignai deux ans de suite à l’université de Vincennes. Soudain, elle fut fermée par le président Valéry Giscard d’Estaing et, aussitôt, détruite. Entièrement détruite.
Rasée. Puis labourée. Il ne resta rien.


Quan vaig tornar de l’exèrcit, la universitat em va oferir una feina. Vaig ser professor durant dos anys a la Universitat de Vincennes. De sobte, el president Valéry Giscard d’Estaing la va tancar i, immediatament, va ser destruïda. Completament destruïda.


Rasée. Puis labourée. Il ne resta rien. 
Il ne reste plus rien de l’université de Vincennes.
Les bulldozers ont tout arraché, puis raclé du lieu où nous enseignions. Lacan, Foucault, Deleuze, Châtelet, Michel Deguy, Jean-Noël Vuarnet, Jean-Pierre Richard sont devenus des fantômes dans les chardons,


Enderrocada. I destrossada. No en va quedar res.
Ja no en queda res de la Universitat de Vincennes. 
Els buldòzers ho van arrabassar tot i després van segar el lloc on ensenyàvem. Lacan, Foucault, Deleuze, Châtelet, Michel Deguy, Jean-Noël Vuarnet, Jean-Pierre Richard van esdevenir fantasmes entre els cards,


sous les fougères, 
auprès des coquilles vides et pâles des escargots
qui craquent sous les brindilles.


sota la falguera,
al costat de les closques buides i pàl·lides dels cargols que es trenquen sota les branquetes


À l’origine, l’île de Pâques était entièrement couverte de forêt. 
Elle était peuplée de chouettes et de très grands râles qui étaient devenus si vastes qu’ils n’étaient même plus capables de voler au-dessus de l’océan. 
Un jour, des hommes, sur des longues barques, qui étaient poussés par les vents, débarquèrent. 
Resta une prairie rase comme celle qui recouvre l’île des Sirènes dans le poème d’Homère. 
Restent d’immenses statues la bouche grande ouverte,
les yeux de coquillages sont tombés dans la poussière, 
plus un arbre, un terrible silence.


Als seus orígens, l’illa de Pasqua era totalment coberta de bosc. 
Era plena d’òlibes i de grans rasclons que havien crescut tant que ja ni tan sols podien volar sobre l’oceà. 
Un dia, uns homes, damunt llargues barques empeses pel vent, hi van desembarcar. 
En va quedar un prat ras com el que cobreix l’illa de les sirenes al poema d’Homer. 
En queden immenses estàtues amb la boca oberta de bat a bat,
els ulls de petxines han caigut a la sorra, 
ni un arbre, un terrible silenci.


Monceaux de pierres descellées, mousses, digitales, arbrisseaux,
arcades qui sont restées debout et qui ont mystérieusement résisté à la puissance de la pesanteur,
dans le vent - qui flottent dans le vent,
grandes baies ouvertes sur le vide - où l’air passe, que la nature traverse,
la terre ne les enfouit pas. 
L’herbe ne les absorbe pas. 
Au bout d’un certain temps, si diminuée qu’elle ait pu être, la ruine s’élève dans le lieu. 
Le ciel ne l’écrase plus. Les arbres s’ouvrent autour d’elle. Elle s’exhausse avec eux vers lui.


Piles de pedres arrencades, molsa, didaleres, matolls,
arcs que han aguantat drets i que han resistit misteriosament la força de la gravetat
el vent, que floten al vent,  
grans finestres obertes al buit, on l’aire passa, que la natura travessa,
la terra no les ensorra. 
L’herba no les absorbeix. 
Al cap d’un temps, per molt debilitada que hagi pogut estar, la ruïna s’alça allà on es troba. 
El cel ja no l’esclafa. Els arbres s’obren al seu voltant. Amb ells, la ruïna s’eleva vers el firmament.


Les feuilles des arbres plus sombres la protègent, ajoutent à son silence. La ruine devient ce silence que les oiseaux testent - essaient, étendent, répercutent, configurent autour d’elle. 
À midi, à une heure, sous le soleil, au zénith, un nouveau silence, qui lui est propre, la rassemble et il la rend comme 
 irreconstructible.


Les fulles dels arbres més ombrosos la protegeixen, s’afegeixen al seu silenci. La ruïna esdevé aquest silenci que els ocells posen a prova, temptegen, amplifiquen, reverberen, configuren al seu voltant. 
Al migdia, a la una, sota el sol, al zenit, un nou silenci, que li pertany, l’aglutina i la fa semblar
irreconstruïble.


Existe-t-il une ruine heureuse ? Une ruine parfaitement heureuse ? Oui. L’automne
Les figues sombres, 
noires, chaudes, qui s’ouvrent dans la bouche. 
Les grains d’or des grappes des raisins qui se rompent et coulent sur les dents,
Rouges - les joues toutes rouges - les fruits tombent. 
Car la naissance est mortelle pour les mères, du moins dans le temps végétal, mais immortelle pour les filles. Telle est la marée du temps : à un certain moment, elle dégage sa plage de bonheur. 
Le bonheur a sa couleur : rouge et or. 
Sang et soleil.
Le bonheur a cette bonne odeur de feuille morte, de lèvre humide, de terre mouillée, 
détrempée, délicieuse, 
de tilleul.


Existeix alguna ruïna feliç? Una ruïna plenament feliç? Sí. La tardor.
Les figues fosques,
negres, calentes, que s’obren dins la boca. 
Els grans d’or dels gotims de raïm que es trenquen i regalimen sobre les dents.
Vermelles, amb les galtes totes vermelles, els fruits cauen.
Perquè el naixement és mortal per a les mares, si més no dins del temps vegetal, però immortal per a les filles. Així és la marea del temps: arribat el moment, s’enretira de la seva platja de felicitat.    
La felicitat té el seu color: vermell i or. 
Sang i sol. 
La felicitat té aquesta bona olor de fulles mortes, de llavis humits, de terra mullada, 
xopa, deliciosa,
de til·ler. 


Plus près de nous chaque jour,
plus que toute automne, 
le crépuscule aussi est une ruine. 
Le crépuscule est un ravissement du jour.
Il se rapproche du bonheur.
C’est l’heure vespérale. C’est l’heure où on rallume les lampes dans l’espace, partout, dans les maisons, dans les salons, sur tous les autels, dans toutes les chapelles latérales, alors que le soleil s’éteint. 
Les vêpres désignent la plus solennelle des heures canoniales car c’est le moment réservé au dieu mort dans la nuit. 
C’est l’heure du concert. 
C’est l’heure où la mélancolie est approuvée par le noir qui naît
Où la langueur s’immisce dans le corps que la faiblesse soudain limite. 
Sonnent, au loin, sur la lande, 
ou loin sur le versant,
les vêpres. À cette sonnerie le ciel déclenche 
l’ombre du soir
Tinte l’étrange événement stellaire qui répand l’invisible.
Écoutez la feuille dans l’ombre qui tombe glissant sur l’herbe où elle se pose dans le vent plus faible de la nuit qui s’étend.
Puis écoutez cette ombre qui tombe sur la feuille qui tombe !


Més a prop nostre cada dia,
més que tota la tardor,
el crepuscle també és una ruïna. 
El crepuscle és un encís del dia. 
S’acosta a la felicitat. 
És l’hora vespertina. És l’hora en què tornem a encendre els llums a l’espai, a tot arreu, a les cases, a les sales, a tots els altars, a totes les capelles laterals, quan el sol s’apaga. 
Els vespres designen la més solemne de totes les hores canòniques, car és el moment reservat al déu que va morir a la nit. 
És l’hora del concert. 
És l’hora on la malenconia queda autoritzada per la foscor que neix
On la lassitud s’introdueix al cos que la feblesa de sobte limita. 
Sonen, de lluny, sobre la terra,
de lluny sobre la vessant,
les vespres. Amb aquest senyal el cel desencadena
l’ombra del vespre. 
Sona l’estrany esdeveniment estel·lar que propaga l’invisible. 
Escolteu la fulla dins l’ombra que cau planejant sobre l’herba on descansa dins el vent més suau de la nit que s’estén.   
I escolteu aquesta ombra que cau sobre la fulla que cau!


Existe-t-il une ruine heureuse ? Une ruine parfaitement heureuse ? Oui. L’automne
Les figues sombres, 
noires, chaudes, qui s’ouvrent dans la bouche. 
Les grains d’or des grappes des raisins qui se rompent et coulent sur les dents,
Rouges - les joues toutes rouges - les fruits tombent. 
Car la naissance est mortelle pour les mères, du moins dans le temps végétal, mais immortelle pour les filles. Telle est la marée du temps : à un certain moment, elle dégage sa plage de bonheur. 
Le bonheur a sa couleur : rouge et or. 
Sang et soleil.
Le bonheur a cette bonne odeur de feuille morte, de lèvre humide, de terre mouillée, 
détrempée, délicieuse, 
de tilleul.


Existeix alguna ruïna feliç? Una ruïna plenament feliç? Sí. La tardor.
Les figues fosques,
negres, calentes, que s’obren dins la boca. 
Els grans d’or dels gotims de raïm que es trenquen i regalimen sobre les dents.
Vermelles, amb les galtes totes vermelles, els fruits cauen.
Perquè el naixement és mortal per a les mares, si més no dins del temps vegetal, però immortal per a les filles. Així és la marea del temps: arribat el moment, s’enretira de la seva platja de felicitat.    
La felicitat té el seu color: vermell i or. 
Sang i sol. 
La felicitat té aquesta bona olor de fulles mortes, de llavis humits, de terra mullada, 
xopa, deliciosa,
de til·ler. 


Plus près de nous chaque jour,
plus que toute automne, 
le crépuscule aussi est une ruine. 
Le crépuscule est un ravissement du jour.
Il se rapproche du bonheur.
C’est l’heure vespérale. C’est l’heure où on rallume les lampes dans l’espace, partout, dans les maisons, dans les salons, sur tous les autels, dans toutes les chapelles latérales, alors que le soleil s’éteint. 
Les vêpres désignent la plus solennelle des heures canoniales car c’est le moment réservé au dieu mort dans la nuit. 
C’est l’heure du concert. 
C’est l’heure où la mélancolie est approuvée par le noir qui naît
Où la langueur s’immisce dans le corps que la faiblesse soudain limite. 
Sonnent, au loin, sur la lande, 
ou loin sur le versant,
les vêpres. À cette sonnerie le ciel déclenche 
l’ombre du soir
Tinte l’étrange événement stellaire qui répand l’invisible.
Écoutez la feuille dans l’ombre qui tombe glissant sur l’herbe où elle se pose dans le vent plus faible de la nuit qui s’étend.
Puis écoutez cette ombre qui tombe sur la feuille qui tombe !



Més a prop nostre cada dia,
més que tota la tardor,
el crepuscle també és una ruïna. 
El crepuscle és un encís del dia. 
S’acosta a la felicitat. 
És l’hora vespertina. És l’hora en què tornem a encendre els llums a l’espai, a tot arreu, a les cases, a les sales, a tots els altars, a totes les capelles laterals, quan el sol s’apaga. 
Els vespres designen la més solemne de totes les hores canòniques, car és el moment reservat al déu que va morir a la nit. 
És l’hora del concert. 
És l’hora on la malenconia queda autoritzada per la foscor que neix
On la lassitud s’introdueix al cos que la feblesa de sobte limita. 
Sonen, de lluny, sobre la terra,
de lluny sobre la vessant,
les vespres. Amb aquest senyal el cel desencadena
l’ombra del vespre. 
Sona l’estrany esdeveniment estel·lar que propaga l’invisible. 
Escolteu la fulla dins l’ombra que cau planejant sobre l’herba on descansa dins el vent més suau de la nit que s’estén.   
I escolteu aquesta ombra que cau sobre la fulla que cau!


Le 26 décembre 2003 dans l’aube, sur le haut plateau iranien, à 5 heures 26, au milieu du désert de Lut, l’antique ville de Bam, en moins d’une minute, en quelques secondes, s’effondra sur elle-même.


El 26 de desembre de 2003, a trenc d’alba, sobre l’altiplà iranià, a les 5 hores i 26 minuts, enmig del desert de Lut, l’antiga ciutat de Bam, en menys d’un minut, en només uns segons, es va ensorrar sobre ella mateixa.


La terre ayant tremblé, l’ancienne cité composée de terre crue redevint du sable. 
Vingt-six mille hommes moururent sans qu’on entendît un cri tellement ce fut prompt.


Quan la terra va tremolar, l’antiga ciutat, construïda amb terra crua, va tornar a ser un munt de sorra.
Vint-i-sis mil homes van morir sense que se sentís un sol crit de tan sobtat que va ser. 


Seules, la couleur verte, 
seuls l’oasis, la palmeraie, les dattes, les pistaches, les oiseaux 
subsistèrent dans le silence sous la voûte du ciel brûlant.


Només el color verd, l’oasi, el palmerar, els dàtils, els festucs, els ocells
van subsistir en silenci sota la volta del cel encès. 


Ô Pompéi des sables ! 
Cette cité qu’Alexandre le Grand avait vue, cette forteresse que Tamerlan vénérait, la ville fabuleuse que les caravanes chinoises ralliaient, le merveilleux carrefour où venaient commercer les Romains, les Juifs, les Zoroastriens, les Chrétiens, les Byzantins, les Musulmans, les Indiens – se transforma, en à peine une minute, en quelques secondes, en une si menue et si souple poussière que les doigts peinaient à la saisir.


Oh! Pompeia de la sorra!
Aquesta vil·la que va veure Alexandre el Gran, aquesta fortalesa que venerava Tamerlà, la ciutat fabulosa on tornaven les caravanes xineses, el meravellós encreuament on venien a mercadejar els romans, els jueus, els zoroastres, els cristians, els bizantins, els musulmans, els indis, es va convertir, en menys d’un minut, en només uns segons, en una sorra tan petita i tan fina que els dits no aconseguien agafar-la.


Ville qui s’appelait Bam.
Port de Marioupol.
Le nom sur le bout de la langue est un vestige qui s’est évaporé de l’âme. 
Une chose devenue sans nom. 
Un objet devenu sans objet.


Ciutat de nom Bam.
Port de Mariúpol.
El nom a la punta de la llengua és un vestigi que s’ha evaporat de l’ànima.
Una cosa que ja no té nom.
Un objecte que ja no és un objecte.

Qu’est-ce qu’un champ de ruines ?

Què és un camp de ruïnes?


En 1942, le Haut Commandement des armées alliées, comme les états-majors s’étaient réunis pour examiner la situation de l’Europe en guerre, détermina que les bombes devraient désormais annihiler deux fois leur cible.


El 1942, els Alts Comandaments dels exèrcits aliats, com els estats majors, s’havien reunit per examinar la situació de l’Europa en guerra; van determinar que a partir d’aleshores les bombes haurien d’aniquilar dues vegades el seu objectiu.


D’abord le lieu au sol serait dévasté. 
Ensuite il devrait être entièrement livré au feu. 
C’est grâce à l’incendie que la ruine se donnerait en spectacle, à l’entour d’elle-même, en sorte que les populations civiles en fussent désespérées et que l’armée ennemie en restât figée sur place de stupeur. 
Enfin le lieu ayant été anéanti, puis dans un deuxième passage incendié, lors d’une troisième rotation il serait photographié à des fins de propagande domestique.


Primer, el lloc seria devastat.
Després, s’entregaria completament al foc. 
Va ser gràcies a l’incendi que la ruïna es va convertir en un autèntic espectacle, al voltant d’ella mateixa, de forma que la població civil va perdre tota esperança i que l’exèrcit enemic es va quedar paralitzat d’estupefacció. 
Finalment, un cop el lloc va ser destruït, i en segon terme, incendiat, durant la tercera ronda seria fotografiat amb finalitats de propaganda domèstica.


Voilà ce qu’on espérait avoir mis en scène. Un champ de ruines devenu informe et rendu par le feu tellement invivable qu’il poussait en dehors du foyer de l’incendie des colonnes de réfugiés à moitié déshabillés, en chemise de nuit, en pyjama, démoralisés, affolés, qui propageaient très loin la terreur des heures qu’ils venaient de vivre et la sévérité irréparable du châtiment qui leur avait été infligé.


Això era el que s’esperava posar en escena. Un camp de ruïnes sense forma i convertit pel foc en un lloc tan insuportable que empenyia fora del centre de l’incendi columnes de refugiats a mig vestir, en camisa de dormir, en pijama, desmoralitzats, embogits, que propagaven fins molt lluny el terror de les hores que acabaven de viure i la severitat irreparable del càstig que els havia estat infligit.


Ainsi le Havre. 
Ainsi Köln.
L’incendie devait « irradier » très loin, à la façon d’un soleil, à partir du lieu détruit.

Igual a Le Havre. 
Igual a Colònia.
L’incendi havia d’“irradiar” fins molt lluny, com un sol, des del lloc destruït.


De là - la décision finale, conçue par le Haut Commandement comme une sorte de climax, ou de point d’apogée, des bombes atomiques lancées sur les ports japonais. Des « little boys » lâchés sur les populations enfantines, dans le ciel du mois d’août, lors de la rentrée des classes.


D’aquí la decisió final, concebuda pels Alts Comandaments com una mena de clímax, o d’apoteosi, bombes atòmiques llançades sobre els ports japonesos. Little boysdisparades sobre poblacions d’infants, al cel del mes d’agost, al moment de la tornada a l’escola.

Où est le mur ? 
Où est la maison ? 
Où est le port ?

On és el mur?
On és la casa?
On és el port?




https://www.palaumusica.cat/1312523



Para M.M, arquitecto, que trabaja en la restauración de templos devastados por la furia iconoclasta, y para O.J, estudiante de arquitectura, quien investiga sobre las ruinas urbanas que el ser humano intencionalmente causa

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