domingo, 1 de diciembre de 2024

JACQUES PRÉVERT (1900-1977): COLLAGES (1948-1977)


























 Nota: selección de collages de Orévert de temática arquitectónica.

En 1948, el poeta surrealista y guionista de cine, inventor de los “cadáveres exquisitos” -dibujos colectivos fruto de trazos a ciegas de distintos artistas que no podían ver lo que quienes le precedían habían dibujado- , Jacques Prévert, sufrió un dramático accidente: cayó por la ventana desde un piso alto. Pudo agarrarse un momento a un alero antes de que éste cediera.

Sobrevivió.

Pero el choque le dejó graves secuelas de por vida.

Fue entonces cuando empezó a componer collages que sustituyeron los poemas que ya no podía escribir. 

Fueron también los años en que redactó breves escritos que Joan Miró ilustraba -la colaboración entre Miró y Prévert quizá pudiera dar lugar a una hermosa exposición bolsillo, si ésta no ha tenido lugar aún.

Collages de pequeñas dimensiones: las dimensiones de una postal a menudo, componiendo imágenes y algunas palabras. Algunas de estas composiciones como un carrusel, sobre las aguas de los estanques versallescos, de ninfas convertidas en cristos crucificados, son extrañas y fascinantes. No sabemos si Buñuel las conoció. 


Una exposición en París recuerda esta faceta creativa de Prévert -que ya en su momento había sido presentada conjuntamente :

https://www.paris.fr/evenements/jacques-prevert-reveur-d-images-au-musee-de-montmartre-67870


Véase este reportaje sobre una exposición de collages de Prévert en su día:

https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/i06173984/exposition-prevert



VÍCTOR HUGO (1802-1885): “CECI TUERA CELA” (ESTO MATARÁ AQUELLO”, NUESTRA SEÑORA DE PARÍS, III, 5 -1832-)

 Célebre texto, que no formaba parte de la edición original de la novela Nuestra Señora de París, en el que el novelista y poeta francés Víctor Hugo prolonga otra célebre consideración sobre la palabra escrita, manuscrita en este caso, enunciada dos mil años años por Platón: así como la escritura acabaría con el relato oral, y con la memoria, la escritura impresa había acabado con la arquitectura, a finales del siglo XV. Ésta se consideraba como un desmesurado libro abierto, en cuyas esquinas, casi a escondidas, en espacios invisibles, en lo alto o defendidas por estatuas, el artesano o el albañil, el tallista o el pintor,  podían escribir a grabar, inscribiendo una huella perdurable y secreta que reflejara su visión del mundo ajena a la oficial que la religión y el poder defendían e imponían. 

Las catedrales eran esas páginas que guardaban estas revelaciones no ortodoxas, herméticas y sinceras. 

Mas, la invención de la imprenta y del libro de papel acabó con la necesidad de la biblia de piedra que, según Víctor Hugo, es la arquitectura catedralicia.

La imprenta acabó con la edificación, como la escritura o la letra muerta, depositada sobre la página extendida como una fría lápida, había acabado con la palabra viva. Ya no hacía falta recordar nada.


Si l’on résume ce que nous avons indiqué jusqu’ici très sommairement en négligeant mille preuves et aussi mille objections de détail, on est amené à ceci : que l’architecture a été jusqu’au quinzième siècle le registre principal de l’humanité, que dans cet intervalle il n’est pas apparu dans le monde une pensée un peu compliquée qui ne se soit faite édifice, que toute idée populaire comme toute loi religieuse a eu ses monuments ; que le genre humain enfin n’a rien pensé d’important qu’il ne l’ait écrit en pierre. Et pourquoi ? C’est que toute pensée, soit religieuse, soit philosophique, est intéressée à se perpétuer, c’est que l’idée qui a remué une génération veut en remuer d’autres, et laisser trace. Or quelle immortalité précaire que celle du manuscrit ! Qu’un édifice est un livre bien autrement solide, durable, et résistant ! Pour détruire la parole écrite il suffit d’une torche et d’un turc. Pour démolir la parole construite, il faut une révolution sociale, une révolution terrestre. Les barbares ont passé sur le Colisée, le déluge peut-être sur les Pyramides.
Au quinzième siècle tout change.
La pensée humaine découvre un moyen de se perpétuer non seulement plus durable et plus résistant que l’architecture, mais encore plus simple et plus facile. L’architecture est détrônée. Aux lettres de pierre d’Orphée vont succéder les lettres de plomb de Gutenberg.
Le livre va tuer l’édifice.
L’invention de l’imprimerie est le plus grand événement de l’histoire. C’est la révolution mère. C’est le mode d’expression de l’humanité qui se renouvelle totalement, c’est la pensée humaine qui dépouille une forme et qui en revêt une autre, c’est le complet et définitif changement de peau de ce serpent symbolique qui, depuis Adam, représente l’intelligence.
Sous la forme imprimerie, la pensée est plus impérissable que jamais ; elle est volatile, insaisissable, indestructible. Elle se mêle à l’air. Du temps de l’architecture, elle se faisait montagne et s’emparait puissamment d’un siècle et d’un lieu. Maintenant elle se fait troupe d’oiseaux, s’éparpille aux quatre vents, et occupe à la fois tous les points de l’air et de l’espace.
Nous le répétons, qui ne voit que de cette façon elle est bien plus indélébile ? De solide qu’elle était elle devient vivace. Elle passe de la durée à l’immortalité. On peut démolir une masse, comment extirper l’ubiquité ? Vienne un déluge, la montagne aura disparu depuis longtemps sous les flots, que les oiseaux voleront encore ; et, qu’une seule arche flotte à la surface du cataclysme, ils s’y poseront, surnageront avec elle, assisteront avec elle à la décrue des eaux, et le nouveau monde qui sortira de ce chaos verra en s’éveillant planer au-dessus de lui, ailée et vivante, la pensée du monde englouti.
Et quand on observe que ce mode d’expression est non seulement le plus conservateur, mais encore le plus simple, le plus commode, le plus praticable à tous, lorsqu’on songe qu’il ne traîne pas un gros bagage et ne remue pas un lourd attirail, quand on compare la pensée obligée pour se traduire en un édifice de mettre en mouvement quatre ou cinq autres arts et des tonnes d’or, toute une montagne de pierres, toute une forêt de charpentes, tout un peuple d’ouvriers, quand on la compare à la pensée qui se fait livre, et à qui il suffit d’un peu de papier, d’un peu d’encre et d’une plume, comment s’étonner que l’intelligence humaine ait quitté l’architecture pour l’imprimerie ? Coupez brusquement le lit primitif d’un fleuve d’un canal creusé au-dessous de son niveau, le fleuve désertera son lit.
 


Si l’on résume ce que nous avons indiqué jusqu’ici très sommairement en négligeant mille preuves et aussi mille objections de détail, on est amené à ceci : que l’architecture a été jusqu’au quinzième siècle le registre principal de l’humanité, que dans cet intervalle il n’est pas apparu dans le monde une pensée un peu compliquée qui ne se soit faite édifice, que toute idée populaire comme toute loi religieuse a eu ses monuments ; que le genre humain enfin n’a rien pensé d’important qu’il ne l’ait écrit en pierre. Et pourquoi ? C’est que toute pensée, soit religieuse, soit philosophique, est intéressée à se perpétuer, c’est que l’idée qui a remué une génération veut en remuer d’autres, et laisser trace. Or quelle immortalité précaire que celle du manuscrit ! Qu’un édifice est un livre bien autrement solide, durable, et résistant ! Pour détruire la parole écrite il suffit d’une torche et d’un turc. Pour démolir la parole construite, il faut une révolution sociale, une révolution terrestre. Les barbares ont passé sur le Colisée, le déluge peut-être sur les Pyramides.

Au quinzième siècle tout change.
La pensée humaine découvre un moyen de se perpétuer non seulement plus durable et plus résistant que l’architecture, mais encore plus simple et plus facile. L’architecture est détrônée. Aux lettres de pierre d’Orphée vont succéder les lettres de plomb de Gutenberg.

Le livre va tuer l’édifice.

L’invention de l’imprimerie est le plus grand événement de l’histoire. C’est la révolution mère. C’est le mode d’expression de l’humanité qui se renouvelle totalement, c’est la pensée humaine qui dépouille une forme et qui en revêt une autre, c’est le complet et définitif changement de peau de ce serpent symbolique qui, depuis Adam, représente l’intelligence.
Sous la forme imprimerie, la pensée est plus impérissable que jamais ; elle est volatile, insaisissable, indestructible. Elle se mêle à l’air. Du temps de l’architecture, elle se faisait montagne et s’emparait puissamment d’un siècle et d’un lieu. Maintenant elle se fait troupe d’oiseaux, s’éparpille aux quatre vents, et occupe à la fois tous les points de l’air et de l’espace.
Nous le répétons, qui ne voit que de cette façon elle est bien plus indélébile ? De solide qu’elle était elle devient vivace. Elle passe de la durée à l’immortalité. On peut démolir une masse, comment extirper l’ubiquité ? Vienne un déluge, la montagne aura disparu depuis longtemps sous les flots, que les oiseaux voleront encore ; et, qu’une seule arche flotte à la surface du cataclysme, ils s’y poseront, surnageront avec elle, assisteront avec elle à la décrue des eaux, et le nouveau monde qui sortira de ce chaos verra en s’éveillant planer au-dessus de lui, ailée et vivante, la pensée du monde englouti.
Et quand on observe que ce mode d’expression est non seulement le plus conservateur, mais encore le plus simple, le plus commode, le plus praticable à tous, lorsqu’on songe qu’il ne traîne pas un gros bagage et ne remue pas un lourd attirail, quand on compare la pensée obligée pour se traduire en un édifice de mettre en mouvement quatre ou cinq autres arts et des tonnes d’or, toute une montagne de pierres, toute une forêt de charpentes, tout un peuple d’ouvriers, quand on la compare à la pensée qui se fait livre, et à qui il suffit d’un peu de papier, d’un peu d’encre et d’une plume, comment s’étonner que l’intelligence humaine ait quitté l’architecture pour l’imprimerie ? Coupez brusquement le lit primitif d’un fleuve d’un canal creusé au-dessous de son niveau, le fleuve désertera son lit.

 

JEAN DELANNOY (1908-2008) & JEAN PRÉVERT (1900-1977): NOTRE DAME DE PARIS (1956)


Hoy, que la restauración de la catedral de París, Notre Dame, incendiada hace cinco años, está a punto de inaugurarse….


 Entrevista al director de cine francés Jean Delannoy quien preparaba la realización de la película Notre Dame de París, en 1956, basada en la novela homónima de Víctor Hugo, a partir de un guion del poeta Jacques Prévert.

La entrevista se inicia con la lectura comentada de la definición y de la función de la arquitectura según Víctor Hugo.

El documental está en francés, pero se pueden activar los subtítulos en inglés. 

sábado, 23 de noviembre de 2024

El arte inesperado (Museo de Bellas Artes, Boston)












 








 





















 













































 

Obras maestras - o singulares, extrañas, que a veces parecen estar fuera de la época a la que pertenecen- , quizá menos conocidas para quienes no somos especialistas (salvo, posiblemente, el retrato de Fernande Olivier, de Pablo Picasso), del Museo de Bellas Artes de Boston.
Figuras greco-latinas de dioses, héroes, emperadores y seres anónimos, idealizados o no; modestas figuritas de terracota griegas que documentan la vida de quienes no eran héroes, o eran unos héroes sin rostro, olvidados; una escultura de mármol de la tardo-antigüedad que no se sabe -ni se sabrá, sin duda- si representa a un buen pastor o al Buen Pastor (y que se hubiera incluido en una muestra en Barcelona, si esta exposición no se hubiera rechazado por el temor a la reacción de unos altos cargos ante la evidencia de las relaciones formales y quizá espirituales entre las figuraciones pagana y cristiana); un retrato último de Degas de una amigo del artista, sin afeites ni embellecimientos; una evangélica huida a Egipto, en el regazo de una esfinge, contemplando las estrellas; una lección moral manierista, en plena guerra de religiones que asolaron Europa, sobre las decisiones humanas, que no deja muchas esperanzas sobre las vías que optamos; el ángel del destino, lúcidamente representando como un ser infernal; testas medievales que parecen romanas; una insólita imagen medieval de Dios padre, de rostro entre estupefacto y entristecido, cuando, antes de finales del Renacimiento, se figuraba al hijo encarnado, pero no al irascible padre invisible; y una maternidad románica que expresa, a través de la mirada y el gesto de las manos, lo que no requiere palabra alguna


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Fotos: Tocho, noviembre de 2024


Cabría también precisar que el museo de bellas artes de Boston acoge una exposición temporal dedicada a Salvador Dalí que, por una vez, de manera inesperada y sorprendente, no incluye obras grotescas, sino tan solo óleos de pequeño tamaño de los años 30, algunos nunca expuestos en España, como una vista alegórica del canal de Suez, que restablece la agudeza y perspicacia de Dalí, más allá del cansino y esperpéntico espectáculo al que se dedicaba y que hoy parece destacarse tanto como el precedente de otras calamidades, sean de Warhol, Koons, Hirst o incluso Duchamp (callado amigo de Dalí)..