domingo, 3 de mayo de 2020

Hace más de trescientos años, ya... (París recluido)

Anne-Marie Soymié, una amiga, profesora de francés en Inglaterra, me envía esta carta que ya circula por internet.
Hace trescientos treinta y tres años, un día como hoy, Françoise de Sévigné, la hermosa condesa de Grignan, instalada, siguiendo a su esposo, en Aix-en-Provence y en su fabuloso castillo medieval y renacentista de Grignan (cerca de Montélimar, en el sur de Francia), recibía la siguiente carta de su madre, la marquesa, escritora, Madame de Sévigné (1626-1696),  que seguía viviendo en París (ciudad y corte que tanto añoraba su hija que, a los quince años, tras ser intronizaba en la corte, podría haber sido amante del rey Luis XV si hubiera querido):

"Jeudi, le 30ème d'avril de 1687

"Surtout, ma chère enfant, ne venez point à Paris !
Plus personne ne sort de peur de voir ce fléau s’abattre sur nous, il se propage comme un feu de bois sec. Le roi et Mazarin [el cardenal Mazarin, primer ministro] nous confinent tous dans nos appartements.
Monsieur Vatel [Fritz Karl Vatel, prestigioso cocinero francés de origen suizo, inventor de la crema Chantilly], qui reçoit ses charges de marée, pourvoie à nos repas qu'il nous fait livrer,
Cela m’attriste, je me réjouissais d’aller assister aux prochaines représentations d’une comédie de Monsieur Corneille "Le Menteur", dont on dit le plus grand bien.
Nous nous ennuyons un peu et je ne peux plus vous narrer les dernières intrigues à la Cour, ni les dernières tenues à la mode.
Heureusement, je vois discrètement ma chère amie, Marie-Madeleine de Lafayette [condesa de La Fayette, escritora, autora de la novela La Princesa de Clèves], nous nous régalons avec les Fables de Monsieur de La Fontaine, dont celle, très à propos, « Les animaux malades de la peste » ! « Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés ».
Je vous envoie deux drôles de masques ; c’est la grand'mode. tout le monde en porte à Versailles. C’est un joli air de propreté, qui empêche de se contaminer,
Je vous embrasse, ma bonne, ainsi que Pauline [nieta de Madame de Sévigné y editora, en el siglo XVIII, de las cartas que su abuela enviaba a su madre la condesa de Grignan]

Lo que más añoraba Madame de Sévigné, recluida en su mansión es poder estar al tanto de la moda que se llevaba en la corte, y poder cotillear.
Quizá eso explique porqué, hoy, los vecinos nos espiamos tras las escaleras y los descansillos, las cortinas, las ventanas, los balcones y las terrazas -y nos denunciamos.... 

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